Lu, vu et entendu : Le mal des transports
La tolérance existe, je l’ai rencontrée sur les quais bondés du RER où la densité humaine atteint les 7 personnes au mètre carré aux heures de pointe. En revanche, l’amour du prochain s’y fait plus rare
Un des sens premiers du mot transport s’accorde parfaitement avec ce que vivent quotidiennement des millions d’usagers : « Émotion intense qui met une personne hors d’elle-même. » La preuve par des exemples observés sur les quais et dans les wagons.
Liberté de circulation
Gare du Nord, un voyageur en pleine crise d’hystérie hurle parce que la foule bloque les accès et que les vigiles ne veulent pas le laisser passer par le quai sécurisé des TGV internationaux :
« Pourquoi je ne peux pas passer ? Je suis Français, je suis propriétaire de la SNCF et je paye mes impôts. Je ne veux pas faire la queue, je veux passer ! »
Question de priorités
Dans le RER, une mère avec son grand fiston debout qui lorgne une place squattée par le sac à dos d’une passagère :
« Tu veux pas t’asseoir ou tu veux pas demander, ce qui est pas la même chose ? »
Mise au poing dans le métro :
« Le trafic est interrompu ligne 8 suite à une altercation voyageur. »
Nulle part ailleurs.
Le contrôleur : « Nous arrivons en voie zéro, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. »
Je suis vivant et vous êtes morts.
Dans le métro, le ton monte entre deux voyageurs.
Le premier : « Vous pourriez vous pousser quand les gens rentrent, vous n’êtes pas tout seul ! »
Le second : « Vous m’ennuyez, je ne veux rien avoir à faire avec vous. De toute façon, vous n’existez pas ! »